CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Au Burundi, plusieurs écosystèmes ont été détruits d’une manière alarmante et d’autres sont très fragmentés. En milieux forestiers, plusieurs ressources biologiques n’existent plus ou sont en état très avancé de dégradation. Ce sont notamment les plantes rentrant dans les usages médicinaux, artisanaux, cosmétiques, etc. La recherche des terres fertiles avec les défrichements culturaux qui en découlent ont considérablement réduit plusieurs formations végétales dont beaucoup en situation intenable pour reconquérir le terrain. L’extension de l’habitat et la conversion des écosystèmes naturels en zone de plantations industrielles et d’élevage ont mis en extinction plusieurs espèces, mêmes celles uniques pour le Burundi. En milieux a quatiques, les pratiques irrationnelles de pêche ont été à l’origine de la diminution des stocks des poissons et de la perte des espèces. Les plantes envahissantes ont déjà manifesté leurs effets sur la biodiversité locale. Au Parc National de la Rusizi, Lantana camara prolifère massivement en remplaçant les espèces autochtones. La jacinthe d’eau, en prolifération continue sur le lac Tanganyika, risque de causer un tort difficile à réparer pour la biodiversité aquatique. De la perte de la biodiversité, il découle ainsi la rupture de l’équilibre écologique déjà manifesté où la végétation naturelle a cédé la place aux espèces envahissantes.
La perte de la biodiversité engendre aussi la précarité de mode de vie des populations qui n’ont plus accès à des ressources biologiques suffisantes. La dégradation des écosystèmes fragilise également leurs rôles écologiques et est à l’origine de l’aggravation des effets néfastes des changements climatiques. Toutes ces conséquences réunies provoquent ainsi des conflits et criminalités interminables autour des ressources naturelles, notamment les conflits des terres qui occupent la quasi totalité des palabres en justice.
Dans le but de contribuer à la sauvegarde de la biodiversité du Burundi en général et de la plaine de la Rusizi en particulier par la sensibilisation de la population dès son jeune âge, une synergie entre l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement (OBPE) et l’entreprise dénommée Produit de Construction du Burundi (PROCOBU) a été entreprise. L’objectif de ce travail de synergie est de montrer comment la perte de la biodiversité engendre le changement de mode de vie des populations qui n’ont plus accès à des ressources biologiques suffisantes. Il s’agit aussi de montrer comment sauvegarder cette biodiversité.